Les informations de la filière cinéma sont désormais sur le site officiel Ciné-UPV http://cinema.univ-montp3.fr/

dimanche 5 avril 2015

CINECAMPUS #7- mardi 14 Avril à 20h30, cinéma Utopia


Ciné Campus #7 – Voir la vie en noir
 
À nos amours, Maurice Pialat

1983, 1h42, France, séance en audio-description



Avec Sandrine Bonnaire, Cyril Collard, Dominique Besnehard, Maurice Pialat...

Prix Louis-Delluc 1983, César du meilleur film 1984, César du meilleur espoir féminin 1984 pour Sandrine Bonnaire


Cette projection singulière qui sollicitera l'oreille, l'esprit et le frémir sera suivie d'une discussion avec Bertrand Verine, enseignant-chercheur, déficient visuel et administrateur de plusieurs associations. 

 
Pour cette dernière soirée de ciné-campus, l'image disparaît. Elle s'en va. Elle prend la porte, sort par la fenêtre dans le fracas d'une nuit. Elle devient libre et nous l'accompagnons. À travers le sixième long-métrage de Maurice Pialat projeté en audiodescription, vous réaliserez l'expérience du noir, de l'amour et du drame.

À nos amours, c'est avant tout Suzanne qui, du haut de ses quinze ans, nous tourne le dos sur la proue d'un bateau. Suzanne qui grandit comme un cataclysme. Suzanne incapable d'aimer. Suzanne qui veut qu'on l'aime, avec sa fossette. Suzanne et le sexe. Suzanne c'est Sandrine Bonnaire. C'est beau, ça vaut le coup et c'est déjà beaucoup.

Il y a aussi Pialat, figure d'un père cruel et tendre qui, à la fois en tant qu'homme et personnage, règle ses comptes avec l'art et le cinéma. Pialat réalisateur, celui qui fait sortir les acteurs de leur jeu.

Et puis tous les autres, ceux que la fresque attaque au cœur, entre tension et improvisation. Luc, l'amoureux campe près d'une autoroute. Une mère et un frère que le père quitte. Une famille jalouse du plaisir charnel auquel se livre Suzanne. Jean-Pierre, le gendre idéal. Et des hommes que Suzanne confronte à son adolescence lesquels ne resteront que des ombres. Incroyable de justesse, le père finit par revenir mais la fille s'en va, libre. Il la suit un temps.

Nous l'accompagnons aussi à travers un dispositif spécifique, jamais vu encore à l'Utopia. Le dispositif par lequel À nos amours sera projeté (c'est-à-dire un écran noir et une audio-description) permettra au long-métrage de revêtir un manteau des plus atypique et par conséquent, de soulever des problématiques nouvelles en rapport direct avec l'image, la perception et le handicap.

En France, plus d'un million d'individus sont malvoyants profonds et moyens ; soixante-cinq milles sont aveugles. Malheureusement, dans notre pays, seulement une dizaine de cinémas propose l'alternative de l'audio-description, le plus souvent à l'aide de casques sans fil. 
Venez nombreux car cette audio-description sera exceptionnelllement étendue à toute la salle !